Précédemment :" "Marché conclu ma beauté! T'es pas prête pour l'été que tu vas passer". Avec le recul, cette dernière phrase de Patricia allait s'avérer tout à fait juste."
Lundi 1 juillet 2024 - 15h
Ma grosse valise pour mes vêtements, mon sac à dos et moi n'attendons plus que Patricia. Cinq heures de train et je suis bien fatiguée. Vivement que je me pose ! Il fait chaud en ce jour de juillet et les pierres blanches de la gare semblent rendre cette chaleur encore plus insupportable. Mais qu'est-ce qu'elle fout putain? Des gouttes perlent sur mon front et un goût salé se pose sur mes lèvres. D'un coup, j'entends un klaxon et mon regard cherche des yeux la voiture à l'origine de ce bruit. Une Twingo d'un orange vif s'approche, fenêtre ouverte. A l'intérieur, une petite brune fait de grands gestes enthousiastes. Patricia! La voir me redonne le sourire. Elle approche sa voiture de moi, un sourire immense aux lèvres et sort la tête par la fenêtre:
« Bonjour, je cherche une bombasse pour écumer les bars et les boites de nuit tout l’été, sauriez-vous où puis-je trouver cette personne? »
Je me penche, mon avant-bras droit appuyé sur la fenêtre ouverte et mon poing gauche pressé sur ma hanche :
« N’allez pas plus loin ma p’tit dame, j’mets mon p’tit cul à votre disposition pour vous suivre dans vos plus folles virées! »
Nous rions de bon coeur. Patricia arrête sa voiture et sort me saluer. Patricia est une petite brune à la taille fine, aux larges hanches, les yeux pétillants de malice et de jolies taches de rousseurs sur les joues. Son nez retroussé accentue son air coquin. Elle porte un petit combi-short noir à pois blancs. Ses cheveux sont attachés en un chignon rapide et épais. Les lunettes sur les cheveux, elle se jette sur moi pour me faire un gros câlin. Elle sent l’été et mes souvenirs d’enfance. Nous restons quelques secondes toutes les deux enlacées. Elle connait les détails de l’année que je viens de passer et ce câlin réconfortant me réchauffe le coeur. C’est ça l’amour! Pas ce que j’ai vécu avec Damien, c’est juste ça et ça fait du bien.
Puis, elle vient prendre ma valise et la charger dans son coffre :
« Allez mets ta culotte, c’est moi qui pilote! »
Amusée mais épuisée, je monte soulagée dans la voiture et me laisse donc guider par ma brunette délurée. La Twingo n’a pas de Clim et la fenêtre ouverte, je penche mon visage pour sentir le vent iodé de l'océan. Patricia monte la musique et me fait un clin d’œil. Je ne sais pas où elle m’emmène mais ce n’est clairement pas la route pour aller chez elle. A moins quelle est déménagée? Je ne sais pas. Je me laisse pourtant guider. Je n’ai clairement pas la force de poser la question.
Vingt minutes plus tard et une bonne partie des tubes de l’été de notre enfance écoutés, elle s’arrête devant un hôtel et m’invite à rentrer à l’intérieur. Elle se dirige d’un pas décidé vers le comptoir de l’accueil et appuie frénétiquement sur la sonnette.
« Bonjour, bienvenue à l’hôtel Iris, que puis-je faire pour vous? »
Une superbe blonde d’1m80 avec une queue de cheval impeccablement coiffée sur sa tête s’avance vers nous l’air agacé. Elle est habillée en bleu turquoise, ce qui met agréablement ses yeux couleur ciel d’été en valeur. Ouahhh!
« Pourriez-vous Madame, nous indiquer où se trouve votre chef afin que cette petite délurée qui m’accompagne puisse lui tailler la pipe du siècle? »
Quoi?!!!!!!!! Mon coeur fait un bon de 100 mètres. La magnifique blonde se met à rigoler en coeur avec Patricia. Où ai-je mis les pieds encore?
Ayant remarqué mon air inquiet, la femme de l’accueil se tourne vers moi en souriant:
« Ne t’inquiète pas Lola! Ton job sera beaucoup plus ennuyant que ça. »
Elle me fait un clin d’œil et je me mets à sourire. Ouf!
« Lola, je te présente Lucie, elle travaille ici à l’accueil et c’est grâce à elle que tu vas pouvoir gagner ta vie cet été. »
Surprise mais plutôt soulagée, je remercie Lucie et commence à regarder autour de moi. L’hôtel est moderne. De grandes vitres éclairent agréablement l’entrée et la climatisation rafraîchit la grande pièce, la rendant vivable malgré les grandes fenêtres sur lesquelles le soleil tape. L’entrée donne sur un immense hall avec des fauteuils et des tables. Sur le côté se trouve la banque d’accueil et au fond, l’ascenseur et une porte donnant sur les escaliers menant aux étages et aux chambres. A droite de l’entrée, un bar et des tables hautes sont installées. Cette endroit me plaît bien.
« Et je vais faire quoi? »
« Tu vas prendre ma place à l’accueil quand je ne serais pas là! C’est vraiment pas compliqué et ça paie bien. En plus, tu as une belle vue sur le bar!»
Mouais. Je ne comprend pas vraiment en quoi la vue de ce bar peut être belle mais j’acquiesce gentiment.
« Il me manque juste la photocopie de ta carte d’identité et de ta carte vitale et on devrait être bon. » me dit-elle avec un clin d’oeil.
C’est donc si simple que ça de trouver un travail? Un grand jeune homme blond rentre alors dans l’hôtel. Il est mince, à de larges épaules, un sourire Colgate et des yeux rieurs. Wouah Canon!
« Salut Lucie! »
Il passe vers nous sans vraiment nous regarder puis se dirige vers le bar. Lucie se penche alors vers moi et me chuchote:
« c’est lui la belle vue! »
Ah oui je comprend mieux. Lucie me prend par le bras et m’amène vers le bar.
« Noah, je te présente Lola. Elle va me remplacer le lundi et le mardi soir, le jeudi et le vendredi matin. »
Je reste silencieuse devant ce bel homme qui m’intimide un peu. Noah lève la tête et me regarde :
« Enchantée Lola. »
Il a un sourire charmeur sur le visage. Il est vraiment craquant.
« Enchantée également et ravie de travailler avec toi, Noah. » dis-je, la voie tremblante.
Ce job me plaît de plus en plus. J’entends Patricia pouffer de rire derrière moi, elle se moque. Je me retourne et la fusille du regard puis nous repartons finir les démarches pour que je puisse travailler ici.
Cette été s’annonce vraiment sympa.
(© Ce texte et certaines illustrations sont la propriété de "les Désirs de Lola" et ne peuvent être reproduits ou propagés sans autorisation sous peine de poursuite)